Avec la hausse des taux d’intérêts, la situation géopolitique conflictuelle et les incertitudes des Français face à l’avenir, que nous réserve le marché immobilier en cette année 2023 ? L’année va t’elle conforter les baisses de prix déjà constatées depuis plusieurs mois  ? Les acquéreurs vont-ils reprendre le pouvoir face aux vendeurs ? Réponses sans boule de cristal mais avec quelques tendances qui commencent à se dessiner.

Les prix de l’immobilier vont-ils baisser ?

Les experts sont assez unanimes, les prix de l’immobilier devraient baisser dans l’année qui vient, de 5% jusqu’à 20% dans certaines villes. Pas vraiment un retournement, mais un rééquilibrage bienvenu après des années où les prix pouvaient atteindre des sommets. Du côté de Bordeaux, le marché a déjà baissé de 2,9%* (4 953 euros/m2) et il devrait continuer dans ce sens après des années de flambée des prix. La façade Atlantique reste néanmoins très élevée avec une demande toujours aussi forte et une offre extrêmement rare. Les villes moyennes comme Libourne continuent à tirer leur épingle du jeu avec un prix au m2 de 2 200 euros, mais on constate un léger frein alors même que ces destinations étaient les plus prisées à la sortie du Covid. Les villes de l’agglomération Bordelaise comme Pessac (3 400 euros/m2**) ou Mérignac (3 800 euros/m2) ont toujours conservé la même attractivité grâce à un bon équilibre entre qualité des transports, activité économique et un prix au m2 toujours un peu moins élevé que dans le centre de Bordeaux.

Les taux d’intérêt vont-ils continuer à monter ?

Là aussi, peu d’incertitude sur le sujet, les spécialistes s’accordent à dire que les taux devraient dépasser les 3% durant l’année, un mal pour un bien quand on sait à quel point les taux bas ont fait exploser le marché de la pierre. Cette nouvelle donne devrait contribuer à faire baisser les prix de l’immobilier et augmenter les transactions. En revanche, les primo-accédants restent les plus pénalisés dans l’accès à la propriété avec des banques de plus en plus exigeantes sur les dossiers de financement.

Les ventes vont-elles s’effondrer ?

Comme on l’a vu précédemment, ce sont surtout les primo-accédants qui risquent de faire baisser le volume des ventes par refus de leur emprunt. Les vendeurs doivent aussi entendre que le marché a changé et qu’ils ne peuvent plus forcément vendre au plus haut de la fourchette comme c’était le cas il y a encore quelques années. Les acquéreurs risquent d’être attentistes en attendant que les prix du marché baissent pour espérer faire une meilleure affaire. Mais loin d’être un effondrement, le marché devrait permettre de regarnir les stocks. Les délais de vente et marges de négociation devraient aussi s’orienter à la hausse, notamment dans le centre de Bordeaux.

Le DPE va-t-il jouer un rôle sur les ventes ?

Inévitablement le DPE va rebattre les cartes des ventes immobilières. Pour rappel, un vendeur qui dispose d’une passoire thermique (classée F ou G) ne pourra plus louer son bien, désormais considéré comme indécent à l’instar des logements insalubres. Deux solutions vont s’offrir à lui : effectuer les travaux nécessaires (isolation), ou vendre son bien à un acquéreur qui les prendra en charge. Inévitablement cette contrainte va remettre de nombreux biens sur le marché à un prix plus facilement négociable. Et cela devrait aller crescendo avec des DPE de plus en plus contraignants devenant une source de stress pour le vendeur.

La fiscalité va-t-elle devenir plus contraignante ?

Ca n’est pas impossible car si la taxe d’habitation a disparu, elle devrait émerger d’une autre façon. Quant à la taxe foncière et les surtaxes d’habitation pour les résidences secondaires, elles poursuivent allègrement leur envol. Si jamais une nouvelle taxe s’avérait particulièrement lourde, là encore les propriétaires pourraient avoir envie de se délester de leur bien.

*Source Meilleurs Agents

**Source Meilleurs Agents

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