Le 29 juin dernier, une villa s’est vendue aux enchères au Cap Ferret pour 6,53 millions d’euros, une belle bâtisse extrêmement bien placée mais défraîchie et nécessitant de gros travaux de rénovation. C’est ainsi que ça se passe sur la presqu’île, les biens partent comme des petits pains et à des prix souvent hors marché. Sur ces 44 hectares d’exception, ce sont les villas en première ligne qui s’arrachent, le prix d’un coucher de soleil ou d’un accès direct à la mer valant une petite fortune qu’un grand nombre d’acquéreurs est prêt à débourser. Leur profil ? Des chefs d’entreprise (Xavier Niel, Marc Simoncini), des stars du cinéma (Marion Cotillard et Guillaume Canet, les plus emblématiques) et les personnalités du monde audio-visuel (Laurent Delahousse, Marc Olivier Fogiel). Sans oublier Pascal Obispo, plus grand ambassadeur de l’île aux oiseaux.
Des cabanons version grand luxe
Pourtant et à brève échéance, la presqu’île du Ferret semble condamnée à disparaître sous la montée des eaux, une donnée qui n’entame en rien la spéculation immobilière, à croire que la désirabilité l’emporte sur la notion d’investissement et de transmission. Selon l’Observatoire de la côte Aquitaine, la « pointe » s’effrite de 4 à 5 mètres par an. Cette langue de terre exceptionnelle autrefois réservée aux cabanons de pêcheurs a su séduire les « rich and famous » ou les vieilles familles bordelaises qui se sont efforcées de conserver l’esprit du lieu avec les fameuses cabanes construites par les frères Bartherotte. Il faut dire qu’ici le cadre est à couper le souffle, entre petits chemins de sable, pins omniprésents, force de l’océan et quiétude du bassin. Et peu de risque de se fâcher avec les voisins, les (très belles) maisons étant bien souvent nichées en pleine nature à l’abri des regards.
Jusqu’à 50 000 euros/m2
Depuis le Covid, de nombreux parisiens ont transformé leur résidence secondaire du Ferret en résidence semi-principale, résultat, une flambée des prix pourtant déjà bien incandescente. Jusqu’à 30% plus élevés qu’à Arcachon, cité balnéaire voisine pourtant très cotée. Un bien d’exception avec vue peut grimper jusqu’à 50 000 euros/m2, des tarifs (rarement négociés) qui atteignent quasiment ceux de la côte d’azur, et notamment Saint-Jean cap Ferrat, ville la plus chère de France. Autre preuve s’il en est de l’engouement pour la région, à Lège cap Ferret 47% des biens en vente* étaient affichés à plus d’un million d’euros en 2021 ! Et c’est ici même que l’on enregistre la plus forte augmentation des prix en 2022 (+24,7%**), une progression que rien ne semble enrayer. Le prix du paradis. Si le prix de l’achat y est élevé, la location n’est pas en reste. Il faut ainsi compter entre 9 000 euros et 16 000 euros la semaine*** pour une villa de 5 chambres, les locataires réservant bien souvent d’une année sur l’autre pour être certains de retrouver leur lieu de villégiature d’année en année. La montée en puissance du Ferret ne semble pas avoir de limite. Et l’installation de nouveaux « spots » branchés comme Le Roc Seven, premier restaurant rooftop de la presqu’île avec vue sur le phare ouvert depuis le 10 juin dernier ne fait que confirmer le pouvoir de séduction du lieu. Une nouvelle adresse qui vient s’ajouter aux institutionnels comme Hortense ou le concept store Jane de Boy. De quoi continuer à alimenter la fièvre acheteuse pour encore un certain temps.
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*Source la Tribune 8 juin 2022
***Source Sweetimmo 1er juillet 2022
***Source le Figaro 1e juillet 2022
