De la Rochelle jusqu’à Saint-Jean de Luz en passant par Hossegor ou le Ferret, la côte Atlantique connaît depuis des années un succès inédit. Conséquence ? Des prix immobiliers qui s’envolent depuis des années pour atteindre des sommets. Avec la crise immobilière actuelle, qu’en est-il aujourd’hui ? Baisse de prix ou résistance à la bourrasque immobilière ? Quand certaines villes continuent à trôner en haut de l’affiche, d’autres marquent (légèrement) le pas.

Villes de « boomers » et de jeunes actifs

L’immobilier en bord de mer est principalement un marché de résidences secondaires happé par les inactifs. L’arrivée des boomers à la retraite entretien la désirabilité de ces villes qui offrent de nombreux atouts. Mais on constate également l’arrivée de nouveaux actifs en quête d’une vie plus « peace and green ».  Le Connecteur à Biarritz est assez représentatif de ces nouveaux citoyens qui innervent ces territoires.

Le connecteur, c’est quoi ?

Inauguré en 2021, le Connecteur installé à Biarritz  est un bâtiment ultra-connecté qui accueille entre autres, start-up, créateurs et étudiants dans un lieu qui les relie au monde. Des lieux comme celui-ci montrent que ces villes autrefois qualifiées de « balnéaires »,  deviennent désormais des villes où l’on vit et travaille tout au long de l’année avec une nouvelle population jeune, familiale et plutôt aisée.

En dépit de ces nouvelles tendances d’installation, les villes balnéaires concentrent toujours en moyenne 47% de résidences secondaires. Les maisons y sont plus nombreuses que les appartements (53% contre 47%), et chose étonnante, les risques littoraux tels que la submersion et la montée du niveau de la mer n’impactent que très peu les prix. Notamment au Cap Ferret ou à Lacanau où le risque est pourtant majeur et prévisible. Les conséquences d’une aura qui ne se dément pas.

Charente Maritime, la Rochelle tire le marché

En septembre dernier, le journal Libération* titrait « A la Rochelle, le marché immobilier c’est comme de l’or ». Et c’est vrai que le marché reste haut avec un prix moyen du m2 à 5 338 euros ** et l’offre est rare. Il faut dire que la ville charentaise cumule bien des atouts mariant dynamisme économique et belle qualité de vie.

Et  l’île de Ré ?

La très chic île charentaise marque légèrement le pas après une ruée post Covid. Les maisons vendues hors de prix à cette période ne trouveraient certainement plus preneur aujourd’hui. Avec plus de biens sur le marché et donc une forte concurrence, les acquéreurs ont une belle marge de négociation, mais le prix affiche tout de même 8 000 euros***en moyenne du m2.

Le Bassin, toujours aussi prisé mais plus de biens à la vente

Pascal Obispo, Xavier Niel, Guillaume Canet et Marion Cotillard, autant de « beautiful people » qui ont investi la presqu’île et les fameux 44 hectares. « Il est plus cher d’acheter à Lège Cap-Ferret qu’à Paris » titrait la Dépêche du Bassin****en juillet dernier. Et effectivement le prix au m2 s’affiche à 13 000. Pour autant, les biens ne partent plus aussi vite qu’avant avec des acquéreurs attentistes et encore plus exigeants.

Les Landes, marché de replis qui ne baisse pas

Installées entre le pays basque et le Bassin, les Landes ont fait office de marché de replis pour nombre d’acquéreurs faisant flamber les prix, notamment à Hossegor (+ de 10 000 euros le m2). Même des petites stations plus populaires comme Mimizan ont vu leur prix croître (3 000 euros le m2 en moyenne pour une maison). Aujourd’hui le marché baisse peu, porté par une image de plus en plus attractive, on parle d’ailleurs de « Landifornie, la petite Californie landaise ».

Le pays Basque, toujours aussi attractif

Un autre département du sud-ouest résiste, c’est le pays Basque même si comme partout ailleurs le marché baisse légèrement : -2% pour Biarritz et Hendaye. Après deux années extraordinaires où les biens partaient comme des petits pains, le nombre de transactions a baissé et les prix redeviennent négociables, mais l’offre est encore très rare et la destination toujours aussi appréciée.

En conclusion, si le marché de la côte connaît une légère baisse, il reste beaucoup moins impacté que l’ensemble du territoire. Un marché qui résiste mais qui risque encore d’être secoué en 2024. En effet, on constate une forte augmentation du nombre de biens à la vente, laissant aux acquéreurs plus de choix et donc la possibilité de négocier pied à pied. Une bonne nouvelle pour les acquéreurs, un peu moins pour les vendeurs.

*Libération daté du 28 septembre 2023 «A la Rochelle, le marché immobilier, c’est comme de l’or».

**Source le Figaro immobilier

***Source Seloger novembre 2023

****La Dépêche du Bassin daté du 26 juillet 2023 «il est plus cher d’acheter à Lège Cap-Ferret qu’à Paris».

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